Orientation après la 3ème



En fin de 3ème, le jeune va choisir la formation qu’il suivra l’année suivante. Il n’y a pas de bon choix dans l’absolu. Seulement des choix qui conviennent à l’élève, à
sa personnalité. Cette démarche n’est pas toujours facile. Même s’il est important de commencer dès le début de l’année à y penser surtout que certaines formations
exigent de s’inscrire de bonne heure, je pense qu’il n’est pas trop tard de connaître ici quelques pistes qui pourraient aider certains jeunes en difficultés d’orientation
à s’en sortir. Pour d’autres elles aideraient à bien se préparer pour cette étape importante de la vie scolaire.

Comment s’informer ?

D’abord, il y a le guide de l’ONISEP (Office national d’information sur les enseignements et les professions) que l’on peut consulter au CIO (Centre d’Information
et d’Orientation) le plus proche ou au CDI du collège. Il donne les grandes lignes, décrit la vie au lycée, les différentes voies de formation, amène à réfléchir aux
métiers qui pourraient plaire au jeune.

Toutefois, il faudra aller plus loin. Comme on le sait, on ne demande pas seulement au jeune de choisir une formation pour l’année prochaine, mais aussi de
commencer à se projeter dans l’avenir. Il faudra commencer à réfléchir aux secteurs d’activités qui pourraient lui convenir, aux métiers qu’il aimerait exercer. Même
si l’on peut changer mille fois d’idées, il est important de s’informer dès maintenant.

Un travail d’équipe.

S’informer tout seul ne suffit pas toujours. Il faut se faire aider et conseiller. Deux personnes sont particulièrement bien placées pour cela : le conseiller
d’orientation-psychologue (COP) et le professeur principal.

Le COP connaît bien les métiers et les formations. Il peut conseiller le jeune s’il a une idée de projet. Si l’on n’en a pas, on peut se faire aider à faire le point. Le
COP dispose d’outils (de logiciels et de tests) pour l’aider à mieux se connaître et éventuellement faire émerger une idée. On peut le rencontrer au collège pendant
ses permanences ou au CIO. Ne pas hésiter à prendre rendez-vous avec lui (ou elle).

Le professeur principal connaît ses élèves dont il est responsable. Il est au courant des matières où l’on brille ou celles où l’on est moins bon. Il aidera le jeune à bâtir
son projet en fonction de ses résultats…mais aussi de ses qualités. Les autres professeurs sont également là pour l’écouter.

Au CDI, le documentaliste est disponible pour le guider dans ses recherches. Pour l’orientation aussi, il peut aider. Enfin, d’autres personnes s’intéressent aux
questions d’orientation : le conseiller principal d’éducation (CPE), par exemple. Pour les parents, c’est l’équivalent du surveillant général de leurs années de lycée !
Les parents ont évidemment leur mot à dire même si certains ont du mal à suivre l’évolution du système éducatif en France. Rien ne remplace une bonne discussion
en famille, avec les camarades, l’entourage, etc. L’orientation est un travail d’équipe !

Des actions prévues.

L’année de 3ème est jalonnée de rendez-vous destinés à aider le jeune dans ses choix pour l’année prochaine. Il faudra essayer de participer à ces " carrefours des
métiers " où l’on pourra rencontrer des professionnels qui donneront des informations sur des métiers. Il faudra également, si possible, visiter des lycées pour
discuter avec les professeurs et les élèves. Une bonne manière de voir si la formation que l’on envisage est réellement faite pour soi.

Un calendrier à respecter.

L’orientation obéit à un certain calendrier qu’il faut connaître. Ce n’est pas la veille au soir qu’on se décide. Il faut se laisser le temps de s’informer, de faire un choix,
de le mûrir…éventuellement d’en changer. Il faut donc s’y prendre tôt. Certaines sections font l’objet d’une sélection et de dates limites d’inscription (sections
sportives, hôtellerie, arts,…), car les places sont limitées.

Selon les académies, le calendrier n’est pas le même. Je donne ici, à titre d’exemple, celui de l’Académie de Versailles.

Calendrier de l’orientation : dates, mots clés, documents à compléter.

Février – mars

La famille et l’élève complètent la " fiche navette " en indiquant la demande de poursuite d’études pour l’année prochaine. Cette demande n’engage pas le jeune
définitivement. Le conseil de classe étudie ce projet et donne un avis provisoire.

Mai – début juin

Il faut préciser les demandes définitives d’orientation sur la fiche navette : voie générale et technologique, ou voie professionnelle, ou redoublement.

Le jeune complètera le dossier d’orientation de fin de 3ème. C’est le dossier que l’élève doit remplir afin de demander un lycée ou un lycée professionnel pour l’an
prochain.

Mi – juin

Le conseil de classe examine les choix de l’élève et formule des propositions d’orientation. Si les propositions ne sont pas conformes aux vœux de l’élève, le
principal le reçoit avec sa famille, l’informe, discute et prend la décision d’orientation.

Juin

Pas d’accord avec cette décision ? Vous avez 3 jours pour décider ou non de faire appel. Le dossier est examiné par la commission d’appel, devant laquelle les
parents et le jeune peuvent s’exprimer. La décision prise par cette commission est définitive. Le redoublement est un droit. On peut encore le demander après
l’appel.

Fin juin – début juillet

Les places dans les établissements sont attribuées par une commission d’affectation. Le jeune est informé par courrier du résultat de l’affectation (admis, non admis
ou inscrit sur liste supplémentaire). On doit confirmer l’inscription à l’établissement.

Pour l’Education nationale, il n’y a que trois possibilités :

La voie générale : préparer un bac général

La voie technologique : préparer un bac techno (STT, STI)

La voie professionnelle : préparer un CAP ou un BEP dans un LP (lycée professionnel).

La formation professionnelle par la voie de l’apprentissage

Il reste une quatrième solution : c’est la formation en alternance. Le jeune suit les cours dans un CFA (Centre de formation d’apprentis) et travaille dans une
entreprise, ce qui veut dire qu’il faut trouver un patron. Cette voie est de plus en plus demandée par les jeunes qui se sentent moins motivés par la filière classique
mais qui ne désirent pas encore quitter l’école.

Cependant ce choix ne figure pas sur la liste des vœux proposée par le collège. Il faut que le jeune ou la famille fassent des démarches pour se renseigner sur les
possibilités offertes par cette forme d’éducation. Les CIO ou les missions locales ainsi que les professeurs principaux de collège connaissent également ce dispositif.

Longtemps considéré comme la voie de garage, l’apprentissage a acquis aujourd’hui ses lettres de noblesse : même les grandes écoles de commerce, comme
l’ESSEC ou certaines écoles d’ingénieurs proposent des formations en alternance. L’avantage de ce système c’est que l’élève – qui est appelé apprenti – continue à
apprendre tout en travaillant en entreprise avec un salaire calculé en fonction du SMIC. A la fin de sa formation, le jeune se présente à l’examen pour lequel il a signé
un contrat d’apprentissage. Les diplômes vont du CAP au diplôme d’ingénieur.

En France, quelles que soient les voies choisies, les diplômes sont classés par niveaux :

Niveau V : CAP, BEP

Niveau IV : Bac (Bac général, Bac techno, Bac professionnel, brevet professionnel).

Niveau III : DEUG, BTS (Brevet de technicien supérieur ou Bac +2)

Niveau II : Licence, Maîtrise

Niveau I : Diplômes du 3ème cycle (DEA, DESS, Doctorat).

En dehors de ces diplômes d’Etat, il existe des diplômes homologués ou reconnus par l’Education nationale. Je reviendrai la prochaine fois sur l’orientation après le
baccalauréat et l’enseignement supérieur.

Lorsque l’on décide de s’orienter vers cette voie, il faut s’adresser aux CFA qui sont gérés pour la plupart par les chambres de commerces, chambres des métiers
ou des organisations professionnelles. Il est bon de savoir que la sélection se fait sur dossier avec des tests et entretiens de motivation. Dès que l’admission est
acquise, il ne faut pas oublier de prévenir le lycée ou le lycée professionnel auxquels le dossier d’orientation avait été adressé. Nous sortons ainsi du circuit de
l’Education nationale tout en préparant un diplôme d’Etat.

Enfin, rappelons qu’il faut avoir 16 ans pour préparer un BEP. Mais la loi permet aux jeunes de 15 ans de le faire à condition de sortir de 3ème.

Formateur dans une école de la Chambre de commerce de Versailles, je suis à la disposition des jeunes ou de leurs parents qui souhaiteraient obtenir des
renseignements plus complets tant sur l’apprentissage que sur le système éducatif en général. Il suffira de me contacter soit par l’intermédiaire de l’e.mail soit
m’envoyer un courrier à l’adresse de l’AAEL.

                                                                                                                                Phongsavanh S. PHABMIXAY

 

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